1913, Chaville chante LA VIE EN ROS—SE !!!

La Société Lyrique de Chaville fondée en 1897, interprète en 1913 une REVUE en deux parties,écrite par M Antonin, sur des airs lyriques du répertoire de l’époque.
Comme son nom l’indique , c’est une « charge locale » sur une dizaine de sujets. Vous trouverez ci-après, celui qui concerne les élus en place. (Les noms en italique sont les noms des conseillers municipaux, le nom du maire est scindé en deux : Martial Boudet)

Pierre Levi-Topal

Dans les Balkans Municipaux
Air : Musique de Chambre (Goublier)

Chant du Contribuable

Nous possédons d’puis quelques temps
Pour administrer la commune,
Un Conseil des plus épatants
Qui doit combler tout’s les lacunes.
Depuis son entrée en fonction
Il s’attach’ à mettr’ tout en ordre.
Mais çà n’va pas sans discussions,
Et parfois y a vraiment d’ quoi s’ tordre.

T’ nez l’autr’ jour on s’entendait plus,
Loison voulait casser la table ;
Brossard n’avait-il pas conçu
L’ projet d’ rendr’ le ru navigable.
Ce fût l’ signal d’un’ explossion.
Lamy qui sout’nait son confrère,
Voulait qu’on nomm’ un’ commission
Et s’ proposait comm’ secrétaire.

C’pendant d’ son air le plus Martial,
M’sieu Boudet son avisé Maire
A son Conseil municipal,
R’commandait l’ calm’ , ah ! Quell’ affaire !
C’ nest pas un’ paill’ un tel projet,
Dit l’ docteur Darin d’un’ voix brève ;
La paille ! fit Dallay, çà m’connait
J’en ai fourni pendant la grève.

Fournier, qui à part discourait
Sur l’augmentation des farines,
Quand il sut d’quoi il retournait
Voulut convaincre l’ pèr’ Mad’line ;
Beauvais, toujours roi des farceurs,
Disait : toi, t’as tout d’ l’orateur,
Tu s’ras député mon bonhomme.-

Dans un coin, Monsieur Léonard,
Pendant un’ suspension d’séance
Faisait admirer son fendart ;
C’est l’arbitre des élégances.
Ruano s’écria tout d’un coup :
Ah ! Hénot, tais-toi, tu m’affoles
L’Rù, disait Rougeaux, moi j’ m’en fous,
Pouvu qu’mes clairons fass’ école.

Enfin le p’tit Napoléon
Disait à Chaussée : nom d’un’ bombe
Genest’ im’ pas tout’s les raisons
Invoquées par Monsieur Colombe,
Drouet trouv’ que ça va d’ travers.
Et Chat’lard…en sort un’ bien bonne
Quand il dit : As-tu vu Lambert ?
A Barraud qui dev’nait aphone

Et Raboulin qui, jusque là
N’avait pù écarter la bouche,
Dit à ses collègues : Nom d’la…
Faut qu’vous en possédiez un’ couche,
Ce Rù nous offr’ en été ,
L’moyen d’augmenter les finances,
Y a qu’à l’mettre en bouteill’s cach’tés
Et nous l’vendons comm’ eau de Jouvence