Issu d’un milieu modeste Marcel Houlier naît le 15 février 1923 au Havre, (de Gaston et Robert Jeanne) où il passe sa jeunesse. Il est le seul garçon d’une fratrie de trois enfants (deux sœurs Simone et Jacqueline). Peu attiré par les études, il fait souvent l’école buissonnière pour aller rejoindre des camarades et jouer au football dont il est passionné. À 14 ans, ses parents lui demandent de choisir entre les études ou le travail. Il trouve par annonce un petit travail “aux docks du canal de Tancarville“ dont le secrétaire général est M. Beaussart (son futur beau-père vingt-quatre ans plus tard !).
Après différents jobs dans les chantiers de jeunesse et à la Croix-Rouge, en 1945, il suit des cours du soir à l’école centrale de TSF, tout en travaillant. Entré à la SFR qui devient la CFS puis la THOMSON il devient ingénieur maison. Un de ses derniers patrons à Vélizy, M. Renard m’a dit
« C’est un homme aimant les responsabilités, mais avec les défauts d’un autodidacte, il veut tout contrôler ». Il finira sa carrière comme chef de services des tubes électroniques en 1983.
Il se marie le 11 septembre 1950 au Havre avec Beaussart Bernadette, ils auront trois enfants : Bruno, Chantal et Sylvie.
Après un court séjour dans un appartement près de la place de la Nation à Paris, il s’installe avec sa famille, en avril 1951, sur Chaville dans une maison sise au 36 avenue de Louvois, dans le parc Fourchon. En 1978, ils emménagent 3 rue de la Mare Adam.
Jeune il milite au MRP, chrétien engagé, il rencontre Jacques Peltier qui le pousse à devenir conseiller municipal. En 1965, élu conseiller avec Jacques, sous la mandature de Gabriel Ausserre, maire de l’époque, il vote la démolition de l’ancienne église de Chaville, ce qu’il regrettera quelques années plus tard (il m’a dit « j’étais jeune à l’époque et peu sensible à la conservation du patrimoine »).
Devant ses prises de position, Jacques l’engage à prendre la tête de liste de l’opposition aux municipales de 1971. Son premier problème, comme jeune maire élu de 48 ans, est posé par la saturation du cimetière, il doit trouver une solution pour l’inhumation des morts ; il fait un échange de terrain avec les Eaux et Forêts, puis plus tard il fait adhérer Chaville au cimetière intercommunal d’Orsay. L’histoire retiendra qu’il eut à terminer la rénovation des quartiers insalubres avec les idées et les contraintes financières de l’époque. On doit reconnaître qu’il administra la ville avec une certaine rigueur. Il laisse le souvenir d’un homme passionné par sa charge et d’une parfaite honnêteté.
En 1 9 8 8 , il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur par l’ancien ministre André Fosse. En 1994, il reçoit les Palmes Académiques du ministre François Bayrou.
En 1983, avec Jean-Louis Le Saëc, François Schumberger (qui avait organisé une exposition sur les châteaux disparus de Chaville) et quelques autres Chavillois, l’idée d’une association historique germe dans les esprits. Marcel prend à son compte cette idée et décide de fonder cette association, l’assemblée constitutive de l’ARCHE (Association pour la Recherche sur Chaville son Histoire et ses Environs) a lieu le 5 Juillet 1984. Il en assure la présidence jusqu’en décembre 1996.
Il propose la création d’un bulletin qu’il appelle « Arch’échos », le premier numéro paraît en mars 1990. En 1995, il facilite l’édition du livre
« Chaville au fil des rues » écrit par une équipe de membres de l’ARCHE sous la direction de Jacques Peltier. Nous lui en sommes ici reconnaissants.
Il nous a quitté le 14 octobre 2007 à 84 ans. Merci Monsieur le Président, merci Monsieur le Maire.
Pierre LESCOT