Château de la Congrégation Saint Vincent de Paul (1850- 1901)
dit : château Saint Paul.
Tous les Chavillois ont ouï-dire que ce château, qui n’en était pas un, mais une grande maison bourgeoise construite par Joseph Casimir Marie Cazalot (maire de Chaville1824/1830)
Le terrain qui l’entourait était celui l’emprise du château de Chaville, de le Tellier dernier seigneur de Chaville. Terrain occupé ensuite par le «château de Tessé» détruit à la Révolution.
Lorsqu’il fut acquis par la communauté Saint Paul, il ne possédait qu’un étage, la communauté en fit construire un autre ainsi que des dépendances telles la chapelle et le noviciat (aout 1863).
Mais avant de l’ acheter la communauté s’était établie dans trois autres lieux.
La première maison était un simple pied-à-terre loué pour l’été 1856. Cette petite maison était à droite, en descendant de la gare de Montparnasse Versailles , à une centaine de mètres en se dirigeant vers la grande route de Sèvres à Versailles.
La deuxième maison fut acquise à la suite d’un vote du Conseil du 26 octobre 1859. Elle se trouvait entre la ligne même du chemin de fer à gauche, en tournant le dos à Paris, juste avant le pont qui précède la station de Chaville. « 6 rue de Jouy ». En présence de réparations importantes, cette maison fut revendue. La communauté en acquit une autre, à un prix plus élevé, mais plus adaptée à ses besoins ; l’acquisition fut décidée lors du conseil du 10 septembre 1862 et conclut le 27 octobre de la même année.
La Communauté acheta, le 16 septembre1864, une concession à perpétuité dans le cimetière de Chaville.
La commune et les Prussiens.
M. Mitouard en charge pour la Congrégation, écrit qu’une compagnie de ligne prussienne ainsi qu’un bureau de poste occupe la maison. Tous les habitants sont saufs, mais la propriété est lamentablement dévastée ; les pièces principales du rez-de-chaussée servent d’écuries, la chapelle de magasin à grains ; divers murs et cloisons abattus, persiennes et volets brulé ou dispersé même hors du pays., etc.
Un trait suffira à donner une idée de l’état dans lequel six mois d’occupation allemande avait mis la maison de Chaville. Les Prussiens qui l’habitèrent, pendant le siège de Paris, avaient percé le plafond de l’office, situé derrière la cuisine et, se servant du premier étage comme de latrines, avaient transformé le rez-de-chaussée en fosse d’aisances .
L’Ambulance de Chaville
Dans le « château », il avait établi par la congrégation une Ambulance de 25 lits on Y soignait les blessés de l’armée de Versailles et des Gardes nationaux de la Commune (des blessés et prisonniers à la suite des sorties tentées hors de Paris). On devine quelles sollicitudes peuvent demander vingt-cinq malades . Rien ne fut épargné pour subvenir aux besoins temporels de ces blessés. Le comité de Versailles et la société de secours aux blessés militaires exprimera sa reconnaissance à l’ambulance de Chaville
Deux autres ambulances de la Congrégation suivaient les unités combattantes, en particulier à Sedan.
La maison de Chaville.
Le bâtiment principal fort simple au-dehors et pauvre au dedans conservait l’aspect d’une maison de campagne du commencement du XIX e siècle ; entre elle et le talus de la voie du chemin de fer s’étendait une assez vaste prairie, au fond de la gauche un bois de haute futaie se prolongeait jusqu’au chemin de la route de Viroflay.
Devant, une cour, close par une grille, longeait d’anciens communs, dans lesquels on avait installé la chapelle, le réfectoire, les classes pour les enfants et la cuisine. Au-dessus l’étage était occupé par les dortoirs. La chapelle avait été décorée par auguste faÿ,d’après les dessins de henri Piquet.
Tombe de le Prévost
Le père Le Prévost décède à Chaville le 30 octobre et son corps est déposé le 6 novembre 1874, dans un caveau creusé dans la chapelle.Mais la loi votée lors de la séparation de l’Église et l’État (1901) oblige de transférer le corps au cimetière de Chaville dans le caveau de la Congrégation au cimetière de Chaville. Son corps est ensuite exhumé et transféré à ND de Salette (1938). Il est déclaré vénérable, en 1998, par Jean-Paul II, il y retrouva le premier prêtre de la congrégation : l’abbé Planchat, fusillé par la Commune le 26 mai 187, béatifié en 2023.