La femme sans tête
N’allez pas croire que c’est une attaque misogyne à l’encontre de la gente féminine, c’est simplement le nom d’un lieu-dit, recensé, dans différentes villes françaises.
À Chaville le toponyme est employé pour désigner différents endroits dans la partie basse de notre ville, généralement du côté des garennes de Sèvres.
L’ A.R.C.H.E. comme de nombreux Chavillois s’est penché sur cette appellation pour en trouver l’origine.
Mais avant d’avancer une hypothèse retrouvons les différentes localisations chavilloises cachées sous ce patronyme.
Commençons par la représentation du nom sur les cartes. Nous retrouvons ce nom facilement sur les cartes à partir de 1807 (carte des chasses du Roi). Mais les lieux cités sont différents. Le plus fixe est celui du carrefour, de «la femme sans tête» puis vient la route de «la femme sans tête », enfin le lieu-dit.« la femme sans tête » là, nous avons le choix en fonction de la carte à une situation rive gauche avec la possibilité que cela concerne la parcelle du Clos de la Source ou entre les deux voies de chemin de fer ou encore carrément sur la Rive droite.
Dans ces deux dernières cartes la route de « la femme sans tête » devient route de la Source.
Le remplacement de la route forestière de « la femme sans tête » explique-t-elle le plan suivant ?
Sur ce plan de 1851, ci-contre, la parcelle du Clos de la Source devient la parcelle de «la femme sans tête ».
Cela conduit à vous montrer le pont de «la femme sans tête » sur la ligne Montparnasse.
Historique de l’appellation : «la femme sans tête »
En dehors de l’apparition du nom sur les cartes (voir ci-dessus), nous ne retrouvons ce nom à Chaville, que dans une enquête de 1829 sur la désignation d’un établissement de fonderie de suif au bain-marie. Dans celle-ci un dénommé BOUCHEZ est propriétaire de la maison dite de « la femme sans tête », ce qui infirme le texte ci-après.
Écrits de L’A.R.C.H.E.
À l’occasion de la Bourse d’échanges de cartes postales, en 1989, l’A.R.C.H.E. a publié un cahier qui indique :
« À la bonne femme sans tête Nous arrivons à la hauteur d’un grand immeuble de quatre étages, au pied duquel se trouve aujourd’hui le café « Le petit chalutier ». Sous la patine du temps, nous parvenons encore à lire sur le mur « A la bonne femme sans tête », et certains ont bien connu l’enseigne émaillée qui représentait effectivement une femme sans tête. On ne sait guère l’origine de ce nom qui désignait d’abord un carrefour forestier un peu au-dessus. Il apparaît sur les plans à partir de la fin du XVIIe siècle. Quant à la maison, elle date du XIXe siècle et ne figure pas sur le plan de 1816. Et ce nom est aussi celui de l’un des serpents de mer les plus vivaces de Chaville ressurgi régulièrement depuis plus d’un siècle : En témoigne le projet de création d’une halte du chemin de fer sur la ligne de Montparnasse.
Lacoste indique : Son nom proviendrait vraisemblablement de la découverte en ce lieu d’un corps d’une femme décapitée
Dans « Chaville au fil des rues », il est dit : Au N° 500, le café de « la femme sans tête » qui tirait son nom d’un lieu-dit forestier et qui baptisa tout le quartier.
Schlumberger ne parle que de la demande d’une gare, tandis que Lescot l’ignore totalement.
MAIS QUID DE LA FEMME SANS TÊTE ?
Comme indiqué ce terme est employé dans différents endroits . Un des sites les plus connus et, sans doute, le plus ancien (#1680) est une enseigne rue Régatier à Paris représentant une femme sans tête tenant un verre à la main. La devise accolée indiquait : « tout est bon ».
Que disent nos anciens :
Par femme sans tête il faut entendre la RENOMMÈE en latin Fame. On la représentait sans tête, ou la tête perdue dans les nuées pour signifier que la Renommé atteint jusqu’aux cieux. À la bonne Fame veut dire à la bonne Renommée. D’où le dicton populaire : les bonnes femmes sont les femmes sans tête.- sans doute parce que qu’elles ont d’autant plus de cœur.
Le même ouvrage indique un plan de 1786 de Viroflay, (nous sommes dans l’ex petit Viroflay), indique les limites de la parcelle de la femme sans tête.
Enfin, mais c’est une hypothèse, le lieu en forêt était un lieu « mal » famé, tandis que le café était bien (bonne) famé. soit bien renommé.
P. LEVI-TOPAL
[1] L’intermédiaire des chercheurs et des curieux N° 1491 VOL LXXVIII Voir aussi : infâme dans un bon dictionnaire ou sur Wikipedia