Histoire du télégraphe électrique et du téléphone à Chaville.
Ce document cherche à compléter par l’histoire des activités connexes de la Poste, à savoir la Télégraphie électrique et la Téléphonie l’article « les tribulations de la Poste à Chaville ».
C’est en 1851 que commence la mise à disposition du public français du télégraphe électrique. Il a été inventé une dizaine d’années plus tôt par l’anglais Wheatstone, l’américain Morse et le français Bréguet. En 1863, la télégraphie sans fil (T.S.F.), inventée par l’italien Marconi, permet à partir de 1895 de transmettre des messages à distance, en utilisant les ondes radio.
C’est seulement en 1893 que le télégraphe électrique arrive à Chaville suite à la décision du Conseil Municipal de créer un bureau télégraphique au sein du bureau de poste situé dans le tronçon de la rue des Marais perpendiculaire à la Grande Rue (actuelle rue Albert 1er). La commune prend à sa charge le premier établissement d’une ligne reliant le bureau de poste au réseau télégraphique pour 150 francs ainsi que les charges futures de distribution des télégrammes. Mais, le même Conseil décide aussi de l’installation d’une cabine téléphonique au bureau de poste pour un coût de raccordement de 1 500 francs au réseau, dont 765 francs souscrits par les habitants le complément étant avancée par la commune qui sera remboursée, par des taxes sur les communications téléphoniques.
La téléphonie, inventée en 1854 par Charles Bourseul, agent du télégraphe à Saint Céré, est rendue opérationnelle aux Etats Unis par Graham Bell. Une loi nationalise les opérateurs du téléphone en France et les rattache au ministère des Postes et Télégraphes. Il faudra attendre les années 1970 pour que le téléphone prenne la première place et que l’on passe ainsi d’une civilisation de l’écrit à la civilisation de l’oral.
Le bureau de poste de Chaville se déplace de quelques dizaines de mètres en 1896 pour s’installer au 103 bis Grande Rue. Les heures d’ouverture du bureau de poste ont été élargies de 7 h du matin à 9 h du soir tous les jours ! Conformément au règlement des bureaux de poste, la commune verse une indemnité annuelle de 100 francs à la postière par heure supplémentaire d’ouverture. Et au grand dam du Conseil Municipal, la troisième tournée des facteurs est supprimée par l’administration les dimanches et fêtes.
Sous le mandat suivant de Martial Boudet, le Conseil Municipal donne satisfaction aux réclamations des commerçants qui demandent un fil téléphonique spécifique reliant Chaville à Paris qui sera installé en 1908. Son financement de 7 200 francs est avancé par la commune qui sera remboursée sur trois ans par des taxes sur les communications. La même année, le Conseil décide l’achat d’un uniforme pour le porteur de dépêches. En 1909, le Conseil demande l’ouverture jusqu’à 14 h et non 11 h du bureau télégraphique et téléphonique les dimanches et fêtes. Le bureau de poste s’installe à cette époque dans un nouveau bâtiment en meulière au carrefour de la rue Curie et de la Grande Rue. En 1912, le Conseil accepte l’établissement d’un autre circuit téléphonique entre Chaville et Paris. La même année, il décide l’installation d’une cabine téléphonique à la poste annexe de la rue de Jouy avec une liaison avec le bureau central. En 1914, il accepte la construction de deux nouveaux circuits téléphoniques, l’un entre Chaville et Paris et l’autre de Chaville à Versailles.
En 1928, est mis en service le premier central téléphonique automatique an central Carnot à Paris. À cette occasion sont installé s chez les abonnés des postes à cadran avec dix trous ronds permettant de composer les numéros alphanumériques qui commencent par les trois premières lettres du nom du central.
À partir des années 1930, se développe le réseau télex qui supplante petit à petit le télégraphe.
En 1934, le bureau auxiliaire du 18 rue de Jouy s’installe place de Verdun. Un autre s’établit dans le bas Chaville au 58 Grande Rue. Ils vont disparaitre après la Seconde Guerre mondiale. Par contre, le bureau auxiliaire installé dans la mairie annexe de Vélizy, rue Albert Perdreaux, existe toujours aujourd’hui. En 1936, le Conseil fait installer des postes téléphoniques de nuit à prépaiement sur le domaine public de la commune.
En 1949, la direction Régionale de Paris du ministère des Postes, Télégrammes et Téléphones dépose en mairie une demande de permis de construire d’un central téléphonique au 1737 avenue Roger Salengro. (Numéro actuel).
La superficie du central est d’environ 1 800 m2, 500 m2 pour chaque niveau du sous-sol au 1er et 300 m2 dans les combles. Au 1er étage, on trouve aussi l’appartement du chef de centre et de sa famille. Les hauteurs des plafonds sont d’environ 4m au sous-sol et au rez-de-chaussée et 2,8 m au 1er étage. Au-dessus de la porte d’entrée, on place une sculpture représentant l’emblème de la ville de Paris.
Ce central est toujours en activité aujourd’hui avec des équipements électroniques de taille bien moins importante qu’à l’origine. Il contient aussi maintenant des équipements pour la téléphonie mobile d’Orange. Il dessert les abonnés dont les numéros commencent par 014115, 014709 et 014750, sachant qu’il est relié à des centraux centralisateurs.
En 1985, la numérotation téléphonique française passe à 8 chiffres contre 7 en Ile de France. En 1996, elle passe à 10 chiffres, celle que nous connaissons maintenant.
En 1990, la loi supprime le ministère des P et T et crée au 1er janvier 1991 2 exploitants publics La Poste et France Télécom. À partir des années 2000, se développe très fortement la téléphonie mobile, le téléphone fixe déclinant.
Quant à la transmission des messages (ancienne télégraphie), elle a disparu à la fin du siècle précédent, ayant été successivement détrônée par le téléscripteur, puis le fax et enfin Internet.
Compléments techniques : Wikipédia.2018
Jacques Rivier