La Préhistoire

La présence humaine en Île-de-France est très ancienne comme l’attestent des sites du Paléolithique inférieur tels que Chelles et Levallois (avant 100.000 ans).

Un site Magdalénien (-12.000 ans) a été bien étudié à Pincevent dans l’Essonne. Des fouilles récentes ont mis en évidence la présence de populations de l’Epi-paléolithique (-10.000 ans) à Rueil (Le Closeau). Cette période termine la glaciation du Würm, et nous avons à Chaville, les vestiges d’habitants de la période qui suit, le Mésolithique, au cours de laquelle le climat va se réchauffer. À la toundra qui couvrait la France au Magdalénien (faune à base de rennes), succède un paysage de prairies où les arbres sont de plus en plus nombreux: les pins, les noisetiers, les chênes recouvrent progressivement notre territoire et la faune se diversifie; les rennes et chevaux se sont déplacés vers le nord-est et sont remplacés par des cervidés, des sangliers, et vers -7.000 ans le climat est comparable au climat actuel. L’efficacité de la chasse va être grandement améliorée par l’invention de l’arc dont les flèches seront munies de pointes légères : les nombreux éclats de taille de silex rencontrés permettent d’identifier cette évolution.sites_prehistoriques_peit.png

Des vestiges de chasseurs ont été repérés en 1934 sur le bord du plateau qui domine l’étang d’Ursine, dans le bois de Meudon, près du chemin dit “Cordon-du-Haut”. La fouille a été menée par Raoul DANIEL qui a communiqué son rapport à la Société Préhistorique Française en décembre 1965. Ce sont trois sites qui s’étendaient sur une centaine de mètres et qui se distinguent par la présence de nombreux éclats de silex. Ces petits silex en forme de triangles sont caractéristiques d’une industrie qui est classée “Tardenoisien II” de l’Île-de-France et se rattache à un Mésolithique répandu au nord de la Seine. Une pointe originale a été dénommée “pointe de Chaville” et se remarque sur de nombreux sites Mésolithiques. On imagine que des chasseurs se sont installés à cet endroit pour guetter le gibier qui allait s’abreuver au ru qui coulait au dessous et lorsqu’il fut barré au XVIe siècle est devenu l’étang d’Ursine.

La période Néolithique voit se transformer lentement l’économie de chasse et de cueillette en agriculture et élevage au Ve millénaire avant notre ère. Des nombreuses pièces lithiques de cette période, ont été trouvées à Chaville en divers endroits dont la zone du Bois de Fausses-Reposes par Émile Rivière en 1882, en particulier en haut du “Chemin Vert”, l’actuelle rue Carnot. Le village Néolithique de Trivaux à Meudon, le dolmen découvert en 1845 près de la grille du château de Meudon et celui de la “Pierre-aux-moines” dans le bois de Clamart, le site de la “Femme sans tête” dans le bois de Meudon près de la voie ferrée R.G., la carrière de silex de Sèvres mise à jour lors des travaux de la F118 en 1970, sont quelques points de repères caractéristiques de l’activité humaine dans notre environnement immédiat au Néolithique.

À la période protohistorique, l’établissement urbain d’importance, bien identifié, est Nanterre. Les fouilles précédant la construction de la A86, ont permis de découvrir les niveaux Néolithiques avec des cultures sur essartages, et par la suite une agglomération s’est installée dans la boucle de la Seine sous la protection d’un oppidum (le Mont Valérien) que les gaulois ont dû aménager.

Le gué permettant de traverser la Seine à Paris, est à l’origine de la route de l’Ouest qui s’est appelée au Moyen Âge “Grand Chemin de Paris à Montfort l’Amaury”. Dès le premier millénaire avant notre ère, cette route devait suivre le tracé de l’actuelle rue de Vaugirard, la traversée d’Issy qui la prolonge, la route des Gardes, les Bruyères jusqu’à la porte Dauphine où une butte médiévale subsiste. L’A.R.C.H.E. a identifié dans le bois de Morval, les vestiges du chemin conduisant à l’actuelle rue de la Mare Adam, en bas de laquelle une fontaine conservée jusqu’au XXe siècle fut à l’origine de la première construction de Chaville. Le chemin se prolongeait vers Viroflay et Saint Cyr l’École évitant le vallon du Ru Marivel et Versailles qui étaient des zones très humides.

Jean-Pierre Hascoet, Pierre Levi-Topa