Chaville de 1945 à 2000
Chaville est libéré le 24 août 1944 et voit le passage d’une colonne de chars de la Division Leclerc.
Hormis le dynamitage de l’école Ferdinand Buisson, Chaville sort relativement indemne de la guerre malgré la proximité de points stratégiques fortement bombardés comme les usines Renault de Boulogne et Meudon ou la base aérienne de Villacoublay.
Au lendemain de la guerre, Chaville se trouve confronté à un habitat vieillissant dans son centre (Avenue Roger Salengro, Doisu, quartier de la Mare Adam) et a du mal à faire face aux besoins de sa population en constante augmentation (de 12 500 en 1936 à près de 17 000 en 1962). Malgré quelques initiatives privées pour faire face aux besoins les plus criants (cité d’urgence Emmaüs en 1954 aux Châtres Sacs, groupe immobilier « Vivre » près de l’Ursine en 1954 par l’Association Populaire du Logement, …), la situation reste tendue et amène la municipalité à partir de 1955 de concevoir un programme ambitieux de rénovation de ces quartiers, permettant à la fois de résoudre la problème de logements insalubres et de faire face à la demande croissante de logements. Cette rénovation permet en outre d’exploiter des terrains encore non bâtis entre l’avenue Roger Salengro et la voie de chemin de fer de Montparnasse avec la création d’une nouvelle voie de circulation (la rue de la Fontaine Henri IV)
Il faudra près de 10 ans pour voir la mise en œuvre de cette rénovation qui se traduit par la disparition de quartiers entiers de la ville au bénéfice d’une urbanisation moderne, composée de barres d’immeubles le long des artères principales : avenue Roger Salengro, rue Anatole France dans le quartier de la Mare Adam. Dans ce dernier quartier, cœur historique de la ville, des destructions irrémédiables amènent successivement la disparition de l’église du vieux Chaville et de son château (1966).
La nouvelle municipalité élue en 1971, réagissant face à la dérive du coût important de cette rénovation pour la ville lui donnera sa dernière inflexion avec la construction d’immeubles de grandes hauteurs (1 et 3 rue du Gros Chêne) afin de limiter la multiplication des immeubles et l’emprise au sol de ces immeubles (création du square du Doisu).
La rénovation de ces quartiers (pas totalement achevée par rapport aux plans initiaux) constituera un véritable traumatisme pour nombre de Chavillois en faisant disparaître les traces les plus marquantes de son passé.
La croissance démographique de la ville oblige la municipalité à enrichir considérablement les équipements publics de la ville, notamment les équipements scolaires : ultime agrandissement de l’école Paul Bert (1959-1961), construction du nouveau groupe scolaire Anatole France à la place de l’ancien château (1966-1967), projet (non abouti) de surélévation de l’école Ferdinand Buisson, construction des écoles maternelles que nous connaissons aujourd’hui : école du Muguet (1959-1961 puis agrandissement en 1977-1979), école des Iris (1966-1967 conjointement au groupe scolaire Anatole France, agrandissement en 1975), école des Jacinthes (1972), école des Myosotis et des Pâquerettes (1978). Par ailleurs, pour répondre à l’évolution du système scolaire et de l’allongement de la scolarité obligatoire, un CEG (Collège d’Enseignement Général) puis un CES (Collège d’Enseignement Secondaire) sont construits avenue de la Résistance (respectivement en 1958 et 1967).
Par ailleurs, la rénovation de l’avenue Roger Salengro et du quartier du Doisu accélère la disparition de la principale industrie vieillissante de Chaville : la blanchisserie. Bon nombres d’entre elles ne survivront pas à la rénovation du quartier et la dernière disparaitra en 1990 (blanchisserie Cardon). De même, cette rénovation associée à une évolution des habitudes de vie (notamment avec le développement de grandes surfaces comme le Monoprix de Chaville et l’ouverture du Centre Commercial Vélizy 2 en 1972) amènent à une disparition progressive du caractère très commerçant
Michel Josserand