Présentation de l’Histoire de Chaville en cinq périodes
19 décembre 2021
- 1000 ans d’histoire de Chaville
- La Préhistoire
- Le Moyen-Âge et la Renaissance
- les XIIe et XVIIe siècle
- le XIXe siècle
1000 ans d’histoire de Chaville
– 550 Apparition du village d’Ursine.
– 829 L’Évêque de Paris, Inchadus, fait construire une métairie qui s’appellera Inchadivilla, Chavidilla, Cativilla, puis Chaville. Des liens s’établissent avec l’Hôtel-Dieu de Paris.
– 1129 Radulfus de Cativilla (Raoul de Chaville) est le plus ancien seigneur connu de Chaville.
– XIIIe siècle Les seigneurs de Chaville ont pour noms Roger de Chaville, Nicolas de Champville, Guibert de Chaville, Roger de Ville d’Avray, Robert de Villepreux. Les maisons regroupées autour de la villa d’Inchadus forment une paroisse.
– XIVe siècle Gauthier et Roger de Chaville sont cités comme seigneurs de Chaville.
– XVe siècle En 1401, Chaville dépend de la juridiction du Châtelet. Jehan Lasne, valet de chambre du roi Charles VI, devient seigneur de Chaville. À sa mort en 1418, il cède la seigneurie à l’Hôtel-Dieu. Ce dernier la vend en 1428 à Jean Bureau, conseiller de Charles VII. Nicolas Ballue et Philippe Burelle lui succèdent.
– XVIe siècle La famille Aymery prend possession (en 1493) des seigneuries de Chaville et Viroflay jusqu’en 1561. Chaville passe alors à Dame Dupré (1561) puis à François Picot et Simon de Vigny (1577 à 1596).
– XVIIe siècle Prédominance de la famille Le Tellier, Michel I avait acquis la seigneurie de Chaville en décembre 1596 et fait aménager une demeure seigneuriale. En 1660, Michel Le Tellier IV, secrétaire d’État à la Guerre de Louis XIV, fera construire un château. En 1677, il devient Chancelier de France. Il meurt en 1685. Son fils, le marquis de Louvois, lui succède.
Le village de Chaville, regroupé autour de l’église, occupe le quartier de la Mare-Adam et comprend 300 habitants. En 1674, Le Tellier fait raser le village d’Ursine pour créer un réseau d’étangs, destinés à l’alimentation des fontaines de son jardin dessiné par Le Nôtre. En 1695, la chancelière vend le domaine à Louis XIV, qui le cède au Dauphin. Celui-ci le rattache à son domaine de Meudon.
– XVIIIe siècle À la mort du Dauphin, le Château de Chaville est donné en viager successivement au marquis de TORCY, au prince de Talmont, et au duc de Brancas (1737). Louis XV le donne alors en viager au comte de Tessé, qui construit en 1766 un ravissant château “Louis XV” entouré de jardins de style anglais.
La comtesse, femme d’esprit, tante de Lafayette, est acquise aux idées démocratiques de l’époque, entretient une correspondance avec Jefferson, Madame de Stael, Voltaire, Diderot… À la Révolution, le domaine est vendu comme bien national à Gouly, représentant du peuple, qui fera démolir le château pour vendre les matériaux.
Le premier Maire élu en 1790 est Larroque .
– XIXe siècle Un troisième construction appelée plus tard « le château Saint-Paul” sera construit en 1817 sur l’emplacement des Communs du Château de Michel Le Tellier (rue de Jouy).
L’industrialisation progresse: blanchisseries, fours à chaux, tuileries, de brasseries etc. Les 2 lignes de chemin de fer (Rive Droite et Rive Gauche) de Paris à Versailles desservent Chaville en 1839-1840. Les premiers tramways circulent en 1857.
Pendant ce siècle, la population croît de 500 à 3 500 habitants, mais reste à majorité paysanne.
Octobre 1870 – mars 1871 : Chaville est occupée par les Prussiens qui dévastent le château et la commune.
– XXe siècle En 1902, la ligne électrifiée Paris-Invalides constitue la 3e liaison Paris-Versailles par chemin de fer. Le vieux quartier de la Mare-Adam disparaît peu à peu, la vieille église est démolie en 1966 ainsi que le château “St-Paul” en 1967 pour faire place en particulier à l’école Anatole France.
La population atteint aujourd’hui 20 000 habitants.
la Préhistoire
La présence humaine en Île-de-France est très ancienne comme l’attestent des sites du Paléolithique inférieur tels que Chelles et Levallois (avant 100.000 ans).
Levallois (avant 100.000 ans).
Un site Magdalénien (-12.000 ans) a été bien étudié à Pincevent dans l’Essonne. Des fouilles récentes ont mis en évidence la présence de populations de l’Epi-paléolithique (-10.000 ans) à Rueil (Le Closeau). Cette période termine la glaciation du Würm, et nous avons à Chaville, les vestiges d’habitants de la période qui suit, le Mésolithique, au cours de laquelle le climat va se réchauffer. À la toundra qui couvrait la France au Magdalénien (faune à base de rennes), succède un paysage de prairies où les arbres sont de plus en plus nombreux: les pins, les noisetiers, les chênes recouvrent progressivement notre territoire et la faune se diversifie; les rennes et chevaux se sont déplacés vers le nord-est et sont remplacés par des cervidés, des sangliers, et vers -7.000 ans le climat est comparable au climat actuel. L’efficacité de la chasse va être grandement améliorée par l’invention de l’arc dont les flèches seront munies de pointes légères : les nombreux éclats de taille de silex rencontrés permettent d’identifier cette évolution.
Des vestiges de chasseurs ont été repérés en 1934 sur le bord du plateau qui domine l’étang d’Ursine, dans le bois de Meudon, près du chemin dit “Cordon-du-Haut”. La fouille a été menée par Raoul DANIEL qui a communiqué son rapport à la Société Préhistorique Française en décembre 1965. Ce sont trois sites qui s’étendaient sur une centaine de mètres et qui se distinguent par la présence de nombreux éclats de silex. Ces petits silex en forme de triangles sont caractéristiques d’une industrie qui est classée “Tardenoisien II” de l’Île-de-France et se rattache à un Mésolithique répandu au nord de la Seine. Une pointe originale a été dénommée “pointe de Chaville” et se remarque sur de nombreux sites Mésolithiques. On imagine que des chasseurs se sont installés à cet endroit pour guetter le gibier qui allait s’abreuver au ru qui coulait au dessous et lorsqu’il fut barré au XVIe siècle est devenu l’étang d’Ursine.
La période Néolithique voit se transformer lentement l’économie de chasse et de cueillette en agriculture et élevage au Ve millénaire avant notre ère. Des nombreuses pièces lithiques de cette période, ont été trouvées à Chaville en divers endroits dont la zone du Bois de Fausses-Reposes par Émile Rivière en 1882, en particulier en haut du “Chemin Vert”, l’actuelle rue Carnot. Le village Néolithique de Trivaux à Meudon, le dolmen découvert en 1845 près de la grille du château de Meudon et celui de la “Pierre-aux-moines” dans le bois de Clamart, le site de la “Femme sans tête” dans le bois de Meudon près de la voie ferrée R.G., la carrière de silex de Sèvres mise à jour lors des travaux de la F118 en 1970, sont quelques points de repères caractéristiques de l’activité humaine dans notre environnement immédiat au Néolithique.
À la période protohistorique, l’établissement urbain d’importance bien identifié est Nanterre. Les fouilles précédant la construction de la A86, ont permis de découvrir les niveaux Néolithiques avec des cultures sur essartages, et par la suite une agglomération s’est installée dans la boucle de la Seine sous la protection d’un oppidum (le Mont Valérien) que les Gaulois ont du aménager.
Le gué permettant de traverser la Seine à Paris, est à l’origine de la route de l’Ouest qui s’est appelée au Moyen Âge “Grand Chemin de Paris à Montfort l’Amaury”. Dès le premier millénaire avant notre ère, cette route devait suivre le tracé de l’actuelle rue de Vaugirard, la traversée d’Issy qui la prolonge, la route des Gardes, les Bruyères jusqu’à la porte Dauphine où une butte médiévale subsiste. L’ARCHE a identifié dans le bois de Morval, les vestiges du chemin conduisant à l’actuelle rue de la Mare Adam, en bas de laquelle une fontaine conservée jusqu’au XXe siècle fut à l’origine de la première construction de Chaville. Le chemin se prolongeait vers Viroflay et Saint Cyr l’École évitant le vallon du Ru Marivel et Versailles qui étaient des zones très humides.
Jean-Pierre Hascoet, Pierre Levi-Topal
Le Moyen-âge et la Renaissance
Les débuts de Chaville
Au IXe siècle, l’évêque de Paris Inchadus implante une métairie en bordure de la forêt de Meudon près d’un ru et d’un village du nom d’Ursine pour y soigner des malades et des convalescents. Cet endroit est alors désigné en latin Inchadivilla qui par transformations successives deviendra Chadivilla, Chadavilla, Cativilla pour aboutir à Chaville. Cette métairie est rapidement appelée par ses pensionnaires Maison Dieu et deviendra vers le milieu du Moyen Âge l’Hôtel Dieu de Chaville. Il se situait approximativement au bas de la rue de la Mare Adam actuelle. Tenu par des religieux, cet Hôtel Dieu deviendra prospère et finira par posséder au XVe siècle la quasi-totalité de Chaville. En 1228, il est fait mention pour la première fois de la présence de vignes à Chaville.
Les premiers seigneurs
Le premier seigneur connu de Chaville est mentionné en 1129 sous le nom de Raoul de Chaville. Au début du siècle suivant il est également fait mention de seigneurs de l’Ursine. A la suite de différentes successions, les seigneurs de Chaville se succèdent tout au long du XIIe siècle mais sur un fief ne correspondant que partiellement au territoire actuel de Chaville. En 1322, Roger de Chaville vend une partie de sa seigneurie, la terre du Doisu, à un certain Louis de Chaillau. Chaville se trouve ainsi partagée entre les seigneurs de Chaville, l’Hôtel Dieu, le seigneur du Doisu et celui de l’Ursine. Roger de Chaville est le dernier seigneur connu ayant porté le nom « de Chaville ». Vers 1400, Jean Lasnes rachète successivement les seigneuries du Doisu et de Chaville, reconstituant ainsi le domaine de Roger de Chaville. A sa mort en 1418, l’Hôtel Dieu hérite de la seigneurie de Chaville.
La seigneurie de Chaville au XVe et XVIe siècle
En 1438, Jean Bureau, grand maître de l’artillerie, vainqueur de la bataille de Castillon (qui mit fin à la guerre de Cent ans), examinateur de par le Roi au Châtelet de Paris, receveur de Paris et conseiller du roi Charles VII, rachète à son tour les seigneuries de Chaville et du Doisu qui resteront aux mains de cette famille Bureau plus de 50 ans. En 1493, la descendante de Jean Bureau, par ailleurs seigneur de Villepreux, échange la seigneurie de Chaville contre des biens que Pierre Aymery, avocat au Parlement de Paris, possède vers Bois d’Arcy et Villepreux. Dans un premier temps, celui-ci s’oppose vivement à l’Hôtel Dieu pour exercer les droits de haute, moyenne et basse justice sur ses terres de Chaville et obtient gain de cause en 1502. Après les ventes successives aux familles Picot et de Vigny, la seigneurie de Chaville est finalement rachetée par un certain Michel Letellier en 1596. Parallèlement à cette prééminence de la famille Aymery sur la seigneurie de Chaville, le fief du Doisu est vendu en 1507 à Nicolas Hennequin, marchand bourgeois de Paris. Cette famille possédera le fief du Doisu jusqu’à son rachat par la famille Letellier en 1596.
La seigneurie de l’Ursine
Le village d’Ursine se situait approximativement à l’emplacement de l’étang qui porte encore aujourd’hui son nom. Son origine est antérieure à celle du village de Chaville et remonte vraisemblablement à l’époque romaine. Pendant toute la première partie du Moyen Âge, l’Ursine se verra amputé d’une partie de son territoire lors de la création de la seigneurie de Chaville. Une première église, consacrée à St Denis, est édifiée en 1084. La famille d’Ursine, mentionnée dès 1204, restera en possession de son fief jusqu’en 1450. Nous ne disposons que de très peu d’éléments sur cette période. Vers 1450, la seigneurie passe entre les mains de Gilles Luillier, avocat au Parlement de Paris. Ses héritiers, par acquisitions successives, possèdent en 1544, en plus de celle d’Ursine, près du quart de la seigneurie de Chaville. En 1558, faute d’héritier, la seigneurie de l’Ursine passe aux mains de la famille de Monceaux, seigneurs de Villacoublay. Ursine et Villacoublay se trouvent alors réunis et font partie de la même paroisse. La seigneurie de l’Ursine sera vendue une dernière fois à la famille Le Grain en 1648 avant d’être rachetée à son tour par la famille Letellier en 1673.
Etat de la seigneurie de Chaville au milieu du XVIe siècle
Un état précis de la seigneurie de Chaville établi en 1528 permet d’avoir une idée de Chaville à cette époque. Sur le territoire de la seigneurie de Chaville, il y a trace de demeures seigneuriales à deux endroits :
– l’une, située derrière l’ancienne église (à la hauteur de l’actuel 37 rue Anatole France), à proximité du lieu présumé de l’ancien Hôtel Dieu
– l’autre, un château devenu hôtel seigneurial, se situant approximativement à l’endroit où plus d’un siècle plus tard Michel Letellier fera construire son château (à la hauteur du bout de l’avenue Saint Paul actuelle, près de la ligne de chemin de fer)
La seigneurie de la famille Aymery représente alors cent arpents (environ 126 ha), soit environ le tiers de la seigneurie d’origine de la famille « de Chaville ». Vingt deux maisons, non compris l’hôtel seigneurial formaient le village. La population de Chaville peut alors être estimée à 140 habitants. Ceux-ci, agriculteurs pour l’essentiel, vivent de la culture, de l’élevage (des animaux de basse-cour, quelques bovins) et de la vigne. La totalité du village représente alors une superficie d’environ trois cents arpents.
Pierre Levi-Topal D’après « Chaville des origines à 1596 », de Pierre Lescot.
XVIIe et XVIIIe siècles
Le XVIIe siècle : le château de Chaville de Michel Le Tellier
Michel Le Tellier avait, de son père, hérité la seigneurie de Chaville en 1617. Quelques années après, en 1645, il acquiert la part d’héritage de sa sœur, Madeleine. Par la suite, il achète les biens que l’Hôtel-Dieu possédait encore à Chaville. Le Tellier ne limite pas là son ambition : en 1651 il va encore acheter les terres de son neveu, Jacques, puis en 1660 une maison et ses dépendances. L’année suivante, il achète près de la moitié de la seigneurie de Viroflay, comprenant terres, bois, pré. Sa propriété se trouve constituée de 2 parcs, le Petit Parc de 40 arpents (18,5 h), le Grand Parc de 420 arpents (186 ha).
En 1657, Michel Le Tellier obtient, par lettres patentes, l’autorisation royale de changer le chemin qui allait de Paris à Montfort-l’Amaury et de là vers la Normandie et qui traversait Chaville, pour créer sur ses terres un chemin neuf, depuis la sortie de Viroflay jusqu’à sa jonction avec l’ancienne voie, entre Chaville et le parc de Meudon. Cette voie est “La Route des Gardes” actuelle. En janvier 1661, un Brevet lui est délivré pour faire clore de murs continus son domaine.
Les années de 1635 à 1660 voient la construction de son château (entre les rues A.France et Saint-Paul) dont l’architecture due à Chamois – architecte du Roi -, est inspirée par celle du château édifié pour Louis XIII à Versailles. Avec son château en brique et pierre, ses douves, ses immenses Communs, sa ménagerie, ses orangeries, ses jardins, dessinés par André Le Nôtre (?), qui offraient des parterres en dentelle, des bassins aussi petits que nombreux, dont les jets d’eau étaient alimentés par les étangs voisins, Chaville gardait un aspect modeste, malgré des terres et des dépendances importantes. Le Parc était une propriété de rapport, les allées étaient bordées de pins ou d’épicéas, les pièces d’eau naturelles avaient reçu des formes géométriques et de nombreuses constructions : Les Pavillons des Huberies et de l’Ursine, le pavillon de l’Abbé avec ses 4 escaliers, la Bellevue, Gloriette que cantonnaient les 4 Pavillons des Bertisettes, fantaisie de la Chancelière puis sur Viroflay, la vielle demeure de Gaillon mi-ferme mi-château où le Chancelier s’était réservé un logement. Tous ces éléments rendaient le domaine agréable et varié.
Le vieux village d’Ursine, enclos dans son domaine, fut rasé, l’église démontée et reconstruite à Vélisy, les habitants furent obligés d’abandonner leurs terres et leurs maisons.
La mort du Chancelier Michel Le Tellier survint en octobre 1685. Le château est peu à peu laissé à l’abandon et la chancelière vend le domaine – Chaville, Viroflay, Villacoublay (*) – à Louis XIV en décembre 1695.
Vente du Domaine de CHAVILLE (Extraits du “Journal de DANGEAU”) :
“Le ROI nous a dit qu’il avait acheté la Maison et le Parc de CHAVILLE pour en faire présent à Monseigneur, qu’il va faire abattre la muraille qui séparait le Parc de Chaville à celui de Meudon. Le ROI donne à Madame la Chancelière Le Tellier et à sa Famille 650.000 francs payables en 4 Termes, un an après la Paix. En attendant, il en paiera les intérêts au denier 20. CHAVILLE avec ce qui est joint, vaut plus de 20.000 livres de rente, ainsi le ROI paye environ au denier 30. Mr l’Archevêque de Reims (frère de Louvois) qui a fait le marché avec le ROI, n’avait jamais voulu dire de prix, il s’en est rapporté au ROI lui-même et toute la Famille est fort contente du prix.” (29 décembre 1695)
“…le 10 janvier 1696, Mgr (le Grand Dauphin) partit de bonne heure de Meudon avec Mme la Princesse de Conti et les Dames qu’il avait menées et passa par Chaville. Il trouva la Maison très petite et les Jardins parfaitement beaux. Il fera meubler quelques chambres pour pouvoir y venir quelques fois faire collation. JOYEUX sera Capitaine de Chaville comme de Meudon”.
“…le 12 janvier 1696, le ROI s’est promené à Chaville avec Mgr, il ne croit pas que cette acquisition fut nécessaire à Meudon mais il l’a faite pour faire plaisir à Mgr qui trouve le Parc et les Jardins de Chaville plus beaux que le ROI ne les trouve.”
“Juillet 1696 : on a fabriqué une machine pour lever et transporter les arbres en motte à Meudon. Avec cet instrument on retirera de Chaville de fortes charmilles et les vieux arbres épicéas du Chancelier Le Tellier qui seront replantés à Meudon, transformant en avenue, l’Allée Neuv.”
“5 juillet 1701 : Le ROI propose de joindre les 2 Parcs de Meudon et de Chaville ou de ne les laisser séparés que par un fossé et d’en abattre la muraille.”
“15 Novembre 1706 : Louis XIV va voir prendre les animaux dans les filets. Début décembre on commence la démolition de la muraille.”
*La moitié du domaine appartenait à son fils, Louvois, depuis 1677.
Le XVIIIe siècle : Chaville et la Révolution, le Cahier de Doléances
Le Roi Louis XVI avait convoqué les États Généraux, pour tenter de résoudre les problèmes politiques et financiers, le déficit des finances devenant catastrophique.
La séance inaugurale eut lieu le 5 Mai 1789 dans la grande salle de l’Hôtel des Menus-plaisirs à Versailles.
Mais en préparation à l’ouverture des États-Généraux, avait eut lieu une vaste enquête d’opinion dans toute le royaume.
Selon l’usage, dans chaque Bailliage, les Assemblées des trois Ordres (clergé, noblesse, tiers-état) rédigèrent des “Cahiers de doléances, plaintes et remontrances” qui devaient être apportés aux États par les députés.
Toutes les Communes, toutes les corporations, rédigèrent sur la Milice, sur les libertés… Mais aussi beaucoup de revendications locales.
Le Cahier de Doléances de CHAVILLE a été écrit par une Assemblée composée des notables de la Paroisse, par les principaux artisans. L’Assemblée générale eut lieu le 16 avril en l’église.
Le cahier comporte 25 articles et sera signé, en présence du Procureur du Bailliage de Meudon dont dépend la Paroisse de CHAVILLE. Parmi les 29 signataires, on trouve le Syndic de la Commune, les 6 Membres “exécutifs” de la Paroisse, les 2 Marguilliers, et 20 membres du Tiers-État. Il est intéressant de noter que 6 exercent la profession de blanchisseurs, activité importante de CHAVILLE. Parmi les signataires du Cahier, 4 seront élus Maires (J.B. LAROQUE, 1790- 1791, le premier Maire de CHAVILLE. J. DEQUATRE, 1791-1792. P. GENTIL, 1792-1795. A. DADA, 1795-1796), 14 seront Officiers Municipaux entre 1790 et 1816 !
La Paroisse de CHAVILLE comptait 180 feux, soit 820 habitants environ en cette année de 1789.
Dans ce Cahier, on retrouve mentionnés, les problèmes d’ordre général qui préoccupent l’ensemble du peuple français, par exemple :
– liberté individuelle, “sacrée et inviolable,”
– liberté de circulation,
– droit sacré de la Propriété,
– répartition équitable des impôts,
– égalité des citoyens devant la Loi,
– uniformisation des poids et mesures.
Cependant les problèmes spécifiques à la Paroisse, ne sont pas oubliés. CHAVILLE étant entouré de bois giboyeux, et faisant partie du Domaine Royal, voyait ses terres constamment endommagées par les “ Chasses royales”, on peut lire à l’article 8 :
“…réclamation contre les abus des chasses, ruineux et oppressifs, où le cultivateur à cause du lapin et du gibier ne retire pas souvent le grain qu’il met en terre et où la grande bête foule et détruit tout et qui, étant chassée, attire 30 à 40 fois par année, cent chevaux à travers les champs et une foule de gens à pied, les champs sont dégradés, les denrées dévastées… ”
Plainte également au sujet des routes et chemins crées pour les Chasses :
“ Le Tiers-État se plaint que les deux-tiers du territoire de cette paroisse ont été néanmoins enclos, sur différents temps, dans le Grand et le Petit Parc de Meudon, contre le gré des habitants et sans dédommagement suffisant… que les Officiers des Chasses ont fait percer des routes à travers les propriétés des particuliers sans leur aveu sans forme et sans indemnités…il leur est défendu de passer pour l’exploitation de leurs terres par ces routes formées à leur dépend et dont la communication leur est empêchée par des barrières…” (article 8)
Autre récrimination, très importante pour les habitants et vraiment spécifique (article 25) :
“… qu’il soit pris les mesures pour affranchir la Paroisse de l’infection et de la corruption que cause dans
ladite Paroisse, le passage de la décharge des vidanges de la voirie de VERSAILLES.”
Dans l’article 20, on aperçoit un des problèmes important pour la commune, enserrée entre coteaux et forêts, sans possibilité d’expansion des cultures :
“… que les Domaines du Roi soient déclarés aliénables et comme tels vendus, qu’en conséquence il plaise à Sa Majesté, d’accorder aux habitants les terres de sa Ferme de CHAVILLE, avec la jouissance des eaux qui s’y trouvent… que le terrain qui formait autrefois la “Commune” de cette Paroisse, qui a été aliéné soit restitué… ”
Le Cahier de Doléances fut porté au Bailliage de Meudon par deux députés désignés par l’Assemblée, J.B. LAROQUE et J. DELORAILLE.
Le Bailliage secondaire de Meudon regroupait les communes de MEUDON, CHAVILLE, CLAMART, VÉLIZY, VIROFLAY.
Les Cahiers étaient refondus en un seul Cahier qui devenait le “Cahier” du Bailliage.
Les délégués portaient ce cahier au Bailliage Principal. Selon le même processus, un autre cahier refondait les doléances précédentes, devenant le cahier définitif. Une Assemblée Générale procédait à l’élection des Députés désignés pour siéger aux ÉTATS-GÉNÉRAUX.
Pierre Lescot, Pierre Levi-Topal
XIXe siècle
De 1800 à 1850
– En 1803, le premier recensement de la population dénombre 525 habitants à Chaville dans 105 foyers, répartis entre le vieux village près de l’ancien château des Tessé, le long de la Grande Rue dans le Bas Chaville et au quartier du Doisu où se trouvent les blanchisseries près du ru de Marivel. Le tiers de l’espace communal est cultivé, le reste étant en forêts domaniales.
– En 1813, le quartier du Petit Viroflay, situé entre Chaville et Sèvres qui est géré depuis plus d’un siècle par la paroisse de Viroflay, d’où son nom, est réattribué à la commune de Chaville lors de l’établissement du cadastre napoléonien. En échange, Viroflay obtient un territoire du Haut Chaville composé des domaines de la ferme Gaillon et des Haras.
– En 1832, une épidémie de choléra fait 40 décès (3% de la population) parmi des centaines de contaminès à Chaville, dont le maire, par suite d’une pollution dues aux eaux infectées du ru de Marivel.
– En 1838, deux lignes de chemin de fer reliant Paris Saint Lazare et Paris Montparnasse à Versailles sont construites. Elles traversent Chaville sur les deux coteaux de la vallée, en limite des forêts. De nombreuses propriétés sont scindées, comme le parc des châteaux, et il est nécessaire d’adapter les chemins communaux aux nouveaux talus et tranchées.
– En 1849, le Conseil Municipal autorise la vingtaine d’établissements commerciaux chavillois d’ouvrir une heure de plus chaque jour pour satisfaire les promeneurs parisiens commençant à venir en forêt de Meudon suite à l’ouverture de la gare Chaville Rive Gauche.
– En 1851, le tracé, par le lieu-dit du Trésor, du chemin d’intérêt commun entre Chaville et Bièvres est adopté permettant de relier Chaville et Vélizy.
– En 1855, le Conseil accepte l’installation dans la Grande Rue, près du Puits sans vin, d’un orphelinat de jeunes filles et d’une école tenus par des religieuses. C’est le début de ce qui va devenir l’institution scolaire catholique de Saint Thomas de Villeneuve.
– En 1862, la compagnie parisienne du gaz commence à installer des canalisations à Chaville pour amener le gaz pour l’éclairage dans les rues principales et chez quelques particuliers. Cette même année, la grande bâtisse de l’ancien maire Joseph Cazalot, à la Mare Adam, est vendue à l’abbé Le Prévost, fondateur de la congrégation de Saint Vincent de Paul, et va prendre le nom de château Saint Paul où un noviciat s’installe.
– En 1867, le ru de Marivel est couvert sur la totalité de son cours à Chaville afin de réduire les maladies contagieuses provenant de l’insalubrité de ses eaux.
– En 1870, les Prussiens, en guerre contre la France, encerclent Paris enfermant près de deux millions de parisiens et banlieusards qui s’y sont réfugiés. A Chaville, où 100 habitants sont restés sur 2 500, des milliers d’occupants prussiens installent leurs cantonnements. Les maisons inoccupées sont pillées, les cultures dévastées et certains arbres des forêts coupés pour faciliter le blocus prussien.
– En 1883, la propriété Fourchon est morcelée et mise en vente par lots. Cinq avenues nouvelles sont créées dans ce parc privé.