CALVACADE et

ÉLECTION DE LA REINE DE CHAVILLE

Si les définitions du mot cavalcade sont nombreuses, celle se rapprochant le plus de notre extrait est celle-ci: Défilé pompeux et pittoresque de personnes à pied, à cheval ou en voiture.
Les cavalcades étaient nombreuses à Chaville jusqu’en 1914, elles préfigurent les chars des fêtes du Muguet.

CAVALCADE du 4 AVRIL 1897

Nous sommes pendant les fêtes des blanchisseurs, et Edouard Rougeaux comme beaucoup participe sur son cheval à la cavalcade. Il obtiendra le troisième prix et, plus tard, une rue à son nom..

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DIMANCHE 20 MARS 1898 CHAVILLE

Dimanche dernier,avait lieu à Chaville, la cavalcade annuelle de la mi-carême .
Une quantité de promeneurs, peut-être même plus nombreux que les années précédentes, donnaient dès la matinée, un grand mouvement à la localité.
Vers midi, le cortège s’est réuni à la mairie, et la reine Mlle BERME a été
présentée à M. Le maire ; ce dernier était accompagné de MM. Philippot, adjoint ;
Courgibet, conseiller municipal et Devère, secrétaire de la mairie. Puis le cortège s’est mis en marche.
Le premier char était celui des blanchisseurs, car cette année on marchait sans tambours ni clairons pour de très graves raisons, paraît-il. Une énorme bonne femme occupe toute la façade de ce char, qui est assez bien décoré sur les cotés, mais qui pêche sur un a autre point ; l’intérieur est en effet, occupé par une bande d’enfants non déguisé, ce qui donne à cette voiture un air assez mesquin. Telles ont été, du moins, les réflexions entendues dans la foule. c’est maigre disait-on.
Le second char est celui de la musique municipale . Nos musiciens costumés en soldat de la première République y exécutent leurs meilleurs morceaux . Les a mateurs de bonne musique n’ont regretté qu’une chose, c’est de ne pas les entendre plus fréquemment. Ce char et celui de la reine ont été décorés par MM Amiot et Veskimp de Boulogne.cavalcade_1907.jpg
Le char de la reine est certainement le mieux réussi de tous, et Mlle Bermel est charmante sous son manteau royal, bien encadrés par ses demoiselles d’honneur et les jeunes pages assis à ses pieds. Elle sourit très gracieusement à la foule qui l’acclame.
Viennent ensuite le char de la marine, le char du Rallye Sévrien
où, habillés de rouge avaient pris place les membres de la Société de cors de chasse de Sèvres, plusieurs landaus enguirlandés, etc. Le marchand de coco, le marchand de plaisir étaient, eux aussi, de la partie. Le tout était encadré de groupes de cavaliers et de piétons bien déguisés.
Nous avons remarqué parmi ces groupes MM. Fardin, en soubrette
Caussade fils, en costume Directoire ; Boucher fils, en incroyable ; Bénard, en premier consul ; Saillant, en marquis ; Lefort fils, en dauphin ; Mercier et Carteau, en mousquetaire ; Guillet, en gentleman, etc. , etc.
La société de trompettes, la Revanche de Boulogne, sous la
direction de M. Leclerc, a exécuté avec brio et entrain plusieurs sonneries fort appréciées et applaudies .
La cavalcade était de retour à la mairie, où a eu lieu la distribution des récompenses aux chars et groupes les mieux décorés, et ensuite la dislocation.
Le soir un bal fort animé, qui n’a pris fin qu’à six heures du mati n,
a terminé cette fête qui, il faut bien le dire, au risque de froisser quelque orgueil mal placé, n’a eu, malgré les belles promesses faites, ni l’entrain, ni l’éclat, ni le succès des années précédentes.
E.M.
*** Nous avons le regret de ne pouvoir publier cette semaine la liste des récompenses que M. Pye a formellement refusée à notre représentant. Il paraît que le président d’honneur de la cavalcade nous tient rigueur d’avoir publié le récit de certaine plaisanterie macabre dans laquelle il a joué, sinon le plus beau, du moins le plus important rôle.
Les intéressés sauront donc à qui s’en prendre, si nous renvoyons à
huitaine la publication des récompenses.

Extrait du journal « RIVE GAUCHE » du 25 mars 1898

Pierre Levi-Topal