La fin d’une AOC ou Chaville n’a plus la patate.
IL était, il y a bien longtemps, un monsieur qui pour éviter les famines pensa à faire cultiver sur les terres de France une légumineuse : la pomme de terre. Il alla même à les produire dans un champ gardé par des militaires pour en montrer la valeur.
Est-ce que cela se passa à Chaville, sur les terres de monsieur de Louvois, nous ne pouvons l’affirmer ? Mais Chaville eut sa propre variété « la Chaville ».
Que sait-on sur cette pomme de terre ?
Que manifestement, elle était très appréciée comme espèce jardinière, et tenait compagnie à la belle ochreuse, à la Beaulieu et à la Marjolin. Sa première apparition livresque retrouvée est le Dictionnaire pratique naturel à la ville et à la campagne, rédigé par un certain Guillaume-Louis-Gustave BELEZE , publié en 1859, où on la décrit comme une pomme de terre hâtive. Dans les années 1880/1900 elle est toujours considérée comme une excellente pomme de terre mais elle est sensible à la frisolée ce qui n’empêchait pas sa consommation, la frisolée ne s’attaquant qu’aux feuilles et aux tiges (plissement des feuilles et brunissement) Sa qualité, dite hâtive, permettait semble-t-il d’obtenir une récolte après 8 semaines, seuls les jardiniers expérimentés la cultivaient
Il convient de rappeler que le XIX e siècle voit fleurir un grand nombre de sociétés savantes, qui se livraient à de multiples recherches et à une bataille de publications. Il en résulte que les sociétés d’horticultures avaient des adhérents qui expérimentaient les croisements de végétaux pour aboutir à de nombreux cultivars. Bien entendu les appellations se rapprochaient des sources géographiques voir des noms de personnes ou des parrains.
Ce qui fait que presque toutes les communes des environs de Paris, avaient des productions locales dont très peu ont perduré
C’est ainsi que disparurent, au profit des variétés permettant des cultures intensives « la Chaville », la « Hâtive de Meudon », la « Patraque de Paris ». La seule variété existante encore bien qu’en déclin est la « Belle de Fontenay »(aux Roses)
En image, une représentation de la « Marjolin » qui a dû servir de base pour ces hybridations.
P Levi-Topal avec l’aide de l’INRA et de Wikipedia